Le Familistère ; c'est à Guise.


Cour intérieure d'un bâtiment d'habitation.
Cour intérieure d'un bâtiment d'habitation.

Jean-Baptiste André GODIN est né à Esquéheries le 26 janvier 1817, fils d’un sérrurier. Sa famille est de souche Thiérachienne : son père, Jean-Baptiste André, naît en 1795 à Boué. Sa mère, Marie Joseph DEGON, naît en 1794 à Esquéheries. Son grand'père, Louis André naît en 1755, et son arrière grand'père, en 1725, tous deux à Boué, village voisin de Esqueheries.
Jean-Baptiste quitte l’école du village à onze ans et demi pour entreprendre un apprentissage de serrurier. Ainsi que le font les compagnons, il commence en 1834, à dix sept ans, un tour de France qui le ramènera trois ans plus tard à l’atelier paternel.
Il fera cette formation itinérante en parallèle de celle de son cousin Moret, véritable compagnon, mais en dehors de la structure officielle du compagnonnage. Il apparaît qu'il ne pouvait supporter l'ensemble des contraintes du compagnonnage.Il commence par l’atelier de son oncle Moret, serrurier à Crécy en Brie près de Meaux. Il travaille ensuite dans différents ateliers à Meaux, Paris puis Bordeaux. Arrivé sans aucun argent à Toulon, il reprend la route pour Montpellier, Marseille, Saint-Gaudens, Nimes, Lyon. Devenu un ouvrier accompli, il rentre à l’atelier paternel.
Il installe en 1840 son propre atelier de chauffage. Deux ouvriers travaillent avec lui. Une idée lui vient qui va constituer une véritable innovation : il s’agit de remplacer les appareils de fer et de tôle qui sont forgés par les serruriers de village, par des appareils en fonte qui peuvent être obtenus par moulage et coulée du métal et qui peuvent supporter ainsi une fabrication industrielle, et non plus une fabrication artisanale. Le premier poêle Godin de ce genre fut vendu à Monsieur BERTRAND quincaillier à Etreux. Après un an, il en avait vendu une centaine et possédait 13 000 francs
L’idée appliquée permet bientôt le développement rapide d’une industrie florissante.
En 1846, il s’installe à GUISE où il occupe une trentaine d’ouvriers.
En 1853, il craint que l’administration impériale ne le gêne dans le développement de son entreprise. Il installe alors une seconde usine en Belgique, dans la banlieue de Bruxelles.
A sa mort, en 1888, ce sont mille cinq cent vingt six ouvriers qui travaillent dans les deux entreprises, de Guise et de Bruxelles.
Les fabrications anciennes de GODIN se trouvent encore de nos jours ; poêles à bois, colonnes ou feux ouverts sont encore aujourd’hui dans les catalogues de maintes maisons.
Mode actuelle qui veut être rétro ? Peut-être ...
Mais GODIN, ce ne fut pas seulement le produit fini ou la méthode de fabrication. Le plus important fut certainement le mode de gestion de l’entreprise, et les conditions de vie proposées aux ouvriers.

 

«Tous les jours, se renouvelait pour moi le dur labeur d’un travail qui me tenait à l’atelier depuis 5 heures du matin jusqu’à 8 heures du soir. Je voyais à nu les misères de l’ouvrier et ses besoins, et c’est au milieu de l’accablement que j’en éprouvais que, malgré mon peu de confiance en ma capacité, je me disais : si un jour je m’élève au dessus de la condition de l’ouvrier, je chercherai les moyens de lui rendre la vie plus supportable et plus douce et de relever le travail de son abaissement.»

 

Aidé par sa réussite industrielle, Jean-Baptiste GODIN mit en application les théories de Fourrier, et créa, pour ses ouvriers, le "Familistère". 

 

JMG - Extraits de "GUISE, une ville, des hommes".


C'est à découvrir, à visiter, à GUISE.

C'est une extraordinaire aventure humaine.

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